Ce matin je pars en direction du parc national de la Lopé et du village du même nom, au programme : visite du parc a la rencontre des éléphants, gorilles, singes et autres animaux, deux journées et une nuit en foret.
C’est un peu galère au niveau transport, les rares minibus partent du PK8 (marché Bananes), il faut s’y rendre assez tôt pour être sur d’avoir de la place. Contrairement au Cameroun, ici on respecte le nombre de places dans le transport, au départ cela se passe plutôt bien, la route est ce qu’on pourrait trouver comme départementale en france, bitumée mais étroite et pas toujours très plate sauf qu’ici c’est la route nationale 1 ! Après un arrêt déjeuner pour notre chauffeur, il est 11h et on se rend compte qu’il s’agit plutôt d’un arrêt bière, la pause est tout de même bienvenue après 2h de route et malgré la pluie. Au bout de 200km les choses compliquent, on est toujours sur la RN1 mais le bitume se transforme en piste boueuse, on fera un nouvel arrêt dans un village ou tout est rouge/orange a cause de la boue partout a tel point qu’on hésiterait presque a mettre les pieds dehors ! Je ferais comme tout le monde : je mangerais une grillade accompagné d’une bonne bière.
Après 140km de piste (pas loin de 4h de route), la torture s’arrête enfin et j’arrive a la Lopé, il est 16h30, le bus continue jusque Franceville sachant que je suis a mi-chemin je plains vraiment les autres passagers qui vont arriver a je ne sais quelle heure, pas avant 1h ou 2h du matin selon certains.
La Lopé c’est un petit village au milieu de la brousse, 3 hôtels, quelques restaurants locaux, une gare routière, quelques épiceries, bref une vrai impression de bout du monde. Je loge a l’annexe du Lopé Hotel (l’hotel grand luxe de la Lopé), pour 25000CFA on a une chambre moderne et confortable avec l’eau chaude et la clim (quand la tension électrique est suffisante pour alimenter le compresseur). En fin d’après midi je rencontre Ghislain et son amie Kim qui seront mes guides pendant les 3 jours qui viennent.
Aujourd’hui départ a 7h30, direction le mont Brazza qu’on voit depuis le village, la montée est certes assez raide mais ne présente pas de difficulté, d’en haut la vue est superbe sur le fleuve Ogoué, les savanes et forets environnantes. Après un bon repas on repars en 4×4, puis marchons dans une foret, si les animaux sont très difficiles a repérer pour moi Ghislain est vraiment très fort et nous montre des singes, de petites antilopes de foret et des potamochères (une sorte de sanglier). Sur la piste on croise un singe très lent (une sorte de paresseux), tellement lent qu’il s’est manifestement noyé dans une flaque d’eau. Sur le chemin du retour on croisera des buffles et un groupe d’éléphants, pour une première journée je dois dire que je suis plutôt satisfait de la balade, on a vu pas mal de choses, seul point noir, les animaux sont souvent loin, dans la foret il y a beaucoup de végétation il est donc très difficile de faire des photos.
Ce matin c’est la grande aventure qui commence : 2 jours dans la foret de Mikongo, en route Ghislain arrête plusieurs fois la voiture car il a repéré des animaux, singes notamment, je n’arrive toujours pas a comprendre comment il fait. On croise aussi un éléphant très proche de la route, il fait quelques pas dans la foret, se retourne prêt a charger et barrit, le son est assez énorme et j’avoue, même dans le pick-up je suis pas vraiment rassuré. Après une bonne heure nous voila arrivé au camps, on est en plein milieu de la foret, il y a ici plusieurs maison en bois, une fois les affaires posées il est temps de partir explorer la foret a la recherche des animaux. Ghislain me montre l’arbre “adultère”, c’est un petit arbre qui a la particularité d’être creux a l’intérieur et de vivre en symbiose avec de grosses fourmis agressives, des qu’on touche l’arbre des centaines de fourmis sortent pour le protéger, il était de coutume d’accrocher les hommes ou femme adultère a l’arbre et de leur faire subir le supplice d’être attaqué par les fourmis. La marche en foret est assez éprouvante il faut faire attention ou on met les pieds, c’est humide, glissant par endroit, il faut éviter les fourmis, il y a une végétation basse (ça dépasse souvent une hauteur d’homme quand même) dans laquelle il faut se frayer un chemin et qui bouche la visibilité et une végétation haute, la canopée des grands arbres, 30m voir 40m au dessus de nous. On voit beaucoup de traces d’animaux, notamment les énormes traces laissées par les éléphants, régulièrement Ghislain s’arrête a l’écoute des bruits de la foret, repère des animaux, souvent des singes collobes noirs qui sautent de branche en branche.
Cette nuit vers 4h ou 5h du matin je suis réveillé par des bruits et branches qui craquent quelque part et visiblement proche de moi, je me rendors mais le lendemain on se rendra compte que plusieurs éléphants nous ont rendu visite dans la nuit !
La deuxième journée est un peu comme la première, pas mal de marche dans la foret a la recherche des gorilles dont on verra beaucoup de traces fraiches sans cependant les trouver, on croise un très gros éléphant dans la végétation, s’il est a environ 100m, il devient nerveux quand il sent notre odeur et il faut déguerpir, un éléphant qui charge c’est un vrai danger ici.Ces deux jours ont vraiment été très intéressant, Ghislain est très compétant, il repère les animaux comme personne et arrive a se repérer dans cette foret, deux choses totalement impossible pour un touriste comme moi, si l’expérience vous tente : http://www.mikongo-vision.info/
Ce soir je rentre a Libreville par le train qui doit passer a minuit, finalement il passera vers 2h du matin, il n’y a pas de clim et malgré le fait que c’est un train de nuit celui-ci s’arrête dans toutes les gares, arrivée sur Libreville sur les coups de 9h30 en ayant quasiment pas dormi. Entre le train et le minibus je ne sais pas dire ce qui est le mieux, les deux sont particulièrement éprouvants !
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